Chouette, le nouvel album d'Eels vient de sortir! On va pouvoir gaiement solfier notre malheur du début du XXIe siècle.

En effet, les temps sont durs. On ne se parle plus, on vieillit, seuls. Malgré nous, même. Désespérant. Et pourtant, ça n'empêche pas Mark Oliver Everett de prendre sa guitare, sa voix rauque, et de nous livrer un album mélodieux, travaillé, digne descendant de Daisies of the Galaxy. Depuis qu'il nous a appris à joyeusement siffloter It's a Motherfucker, on n'est plus surpris par son talent de mêler textes tristes et fatalistes et musiques personnelles et joyeuses. Sa voix rauque, qui donne une ambiance intimiste à ses chansons, se force même pour gaiement chanter dans les aigus, dans une chanson appelée Numbered Days.

Pas de simple pessimisme, pas de tristesse nostalgique tout au long de l'album cela dit, hein! C'est "E", pas Michel Berger. On a même plutôt le sourire aux lèvres en entendant la complainte des perdants aux Fashions Awards obligés de se faire sauter la cervelle de désespoir. Le monde est dur mais complexe, bienvenue au siècle nouveau.

Ce nouvel album, on se l'achète, et on s'écoute des morceaux comme Agony le soir dans sa chambre. Et on remercie le terrible Destin d'avoir mis une guitare entre les mains d'"E". Souriez, vous êtes tristes!