Interprète t.A.T.u
Auteur t.A.T.u
Label Interscope/Polydor
Editeur Universal Music
Sortie en France 07/01/2003
Sortie Mondiale
01/01/2002

Liste des plages
1- Not gonna get us 4' 22
2- All the things she said 3' 34
3- Show me love 4' 16
4- 30 minutes 3' 17
5- How soon is now? 3' 15
6- Clowns (can you see me now?) 3' 12
7- Malcheck gay 3' 08
8- Stars 4' 06
9- Ya soshia s uma 3' 34
10- Nas ne dagonyat 4' 21
11- Show me love 5' 09
12- 30 minutes 5' 59
13- Behind the scenes with Julia and Lena (Vidéo) 6' 23

Durée totale 54' 36

Sur le Web
Site officiel
Le site du groupe (en russe et en anglais)
À voir :
Tatu Girls: vidéo, photos, forums et FAQ




 

200 km/h in the wrong lane
 
Musique russe, marketing américain
 

10/02/2003
Taty, 2 filles russes, qui débarquent en France cet hiver, après déjà 3 ans de carrière chez elles.
TaTu, Ta Lyubit Tu, cette fille-ci aime cette fille-là. Lena et Julia. En 2003, en Sainte Russie, ça choque. En 2003, à l'Ouest, la BBC et M6 censurent un clip où elles s'embrassent.
t.A.T.u, le nouveau groupe star des classements en Europe et en Amérique, pauvres Jenny from the Block et autres StarAc

De Prodigy aux Spice Girls

Ce qui surprend lors de la première écoute de l'album des t.A.t.U., "200 km/h in the wrong lane", c'est la diversité. Il y en a pour tous les goûts, entre "Not gonna get us" / "Nas ne dogonyat", à l'intro façon Prodigy et "Ya soshla s Uma", dont la boîte à rythme fait plus techno allemande dans son genre. Et au milieu, le tube "All the things she said", dans ses versions anglaise et russe, Spice Girls en moins hystérique, plus rock. Tant de différences de style, sur un seul album, forcément, on peut ne pas tout aimer. Voire ne pas aimer du tout. Ou au contraire, apprécier le style enlevé et facile à écouter. Un format bande FM, en somme, et donc plus de chances que ça plaise au plus grand nombre.

Exercices de style

L'atout de ces deux chanteuses, communautarisme gay et lesbien mis à part, c'est assurément leur voix. Aussi à l'aise dans les aigus dynamiques que dans des tonalités plus graves mais surtout plus douces, elles compensent la jeunesse de leur timbre par un souffle capable de transmettre une atmosphère à chaque chanson, tantôt intimiste et craintive, tantôt énergique et enthousiaste. La chanson "30 Minutes", comme la reprise surprenante des Smiths, "How soon is now?", savent manifestement en tirer partie, et on est pour cette dernière bien loin du niveau moyen des reprises de hits entendus cette année.
Et pourtant... A entendre ces deux voix sur des mélodies aussi disparates, on se dit qu'elles doivent davantage s'adapter au rythme que se donner à elles-mêmes. La mélodie les guide et leur impose la cadence. Et ça, c'est banal...
Puis autour de cette gymnastique vocale, on retrouve des textes poétiques, où les métaphores aériennes nous parlent de liberté. De liberté de vivre dans une Russie où l'homosexualité, a fortiori féminine, n'est pas une liberté mais un poids. Mais cette conjugaison de la même thématique sur des mélodies si différentes, ce brodage à l'infini se heurte à des paroles un peu trop simples et mièvres dans les versions anglaises des chansons. Sont-ce les chanteuses qui s'expriment personnellement, ou bien le voile jeté par l'adaptation sur les textes est-il trop lourd? Je penche pour la seconde option.

Laissez-les tranquilles!

Oui, il y a du talent chez ces deux chanteuses. Mais il y aussi un producteur, Ivan Shapovalov, qui les soutient et leur ouvre les portes du marché occidental. Avec la recette qui marche le mieux quand on ne veut pas faire que des reprises sur un album: le formatage "tubes". Seulement, les Tatu ne sont pas Kylie Minogue, et la recette ne marchera pas aussi bien, comme ça, du premier coup.
Grâce à des morceaux comme 30 Minutes, on arrive à percevoir quelques touches personnelles dans cet album. Mais une production qui sort un album dans lequel des chansons sont chantées en 2 versions russe et anglaise, avec 2 bonus, histoire d'arriver à 14 plages, est une production qui a lancé un CD sur le marché sans attendre qu'il soit mûr. Rajoutez à cela un jeu marketing intense autour de leur sexualité, encensant l'album comme hymne à la tolérance, tout en refusant de prononcer le mot de "lesbiennes" (l'existence de 2 petits copains a été évoquée, façon "Angleterre victorienne" de rassurer les parents et les clients naïfs). Et vous voilà avec une frustration de talent gâché, éparpillé et instrumenté. On voulait se détacher de Britney Spears, on s'en rapproche un peu trop, oops. Les adolescentes de 13 ans devraient être conquises. Pour le reste, il faudra être sensible à la beauté des deux visages des chanteuses pour pardonner et oublier.

Que dire d'autre, si ce n'est que j'attends leur prochain album avec impatience, et en croisant les doigts.
.::Oli blog
©Chroniscope : 2000-2024
Conception/design : Jean Bernard | Programmation PHP/Mysql : Fabien Marry | Articles : Sophie | Martin | Anne | Sébastien | Jean | Fabien | Oli | Dan | Samuel | Virae | Antoine
Les avis exprimés sur le site n'engagent que leur(s) auteur(s) | Mentions légales