De J.T. Leroy

Sortie en poche:
01/04/2004



 

Sarah
 
Le pot aux roses
 

19/08/2004
On n'est pas sérieux quand on a 19 ans

J. T. LeRoy a écrit ce bouquin à 19 ans. Je suis toujours épaté de ces personnes qui ont « cela » en eux. En outre, c’est un roman fort et déstabilisant, une histoire qui ne laisse pas indifférent, dont certaines scènes sont un peu trash et difficiles, mais qui flirte avec une superbe écriture entre délire mystique et pure misère sociale (et sexuelle).

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En faisant quelques recherches sur l’auteur, j’ai surtout découvert (juste avant de commencer ce post) que ce bouquin est autobiographique, et qu’il a justement tenu un blog [ici ] dont il a tiré ses deux ouvrages. En outre, il a participé au scénario de « Elephant » et Gus Van Sant est en train de filmer l’adaptation d’un de ses romans.

Devenir aussi bonne que sa mère

J’ai beaucoup pensé à cet incroyable bouquin de Tom Spanbauer, L’homme qui tomba amoureux de la lune, car le héros du roman, est aussi le fils d’une douzaine d’année d’une prostituée (Sarah) qui se prostitue lui-même à des routiers en travesti sur les parking d’aire d’autoroute. Son objectif est de devenir aussi bonne que sa mère, la meilleure des gagneuses du parking et surtout aussi adulée de leur souteneur : Glad.

Microcosme de la prostitution

J’ai lu ce livre en un peu plus de deux heures, et je pense que ce n’est pas anodin, je me suis pris cette salve en pleine tronche pendant 200 et quelques pages, dans cette intrigue totalement surréaliste, belle et horrible à la fois. Il devient donc une pute comme sa mère, et ne voit que par les passes qui le feront devenir plus célèbre et important dans cette communauté. Le plus étrange c’est que ce n’est même pas vraiment un désespoir criant, tant on est détaché des réalités. Ce milieu de prostitution est un microcosme avec ses règles, ses bonheurs et ses souffrances, physiques et morales.

Prison dorée

Alors que l’on entre dans cet univers parallèle, Sarah (il emprunte le nom de sa mère) décide de partir sur une autre aire d’autoroute pour voir s’il ne peut pas griller un peu des étapes et atteindre plus rapidement la postérité. Il tombe alors de Charybde en Scylla, en pénétrant l’antre du maquereau LeLoup.
Ce dernier le prend sous son aile et en fait une véritable sainte, sorte de vierge immaculée que les routiers commencent à vénérer pour ses pseudo-miracles qui tiennent plus du grigri protecteur. Personne ne se rend compte que Sarah est un garçon, mais peu à peu le piège se referme sur elle.
Elle se trouve dans une véritable prison, d’abord au barreaux dorés, puis dans la pire situation de souffrance et de torture physique et morale, quand le pot aux roses est découvert.

Ce livre marque vraiment de par son écriture franche et rude, et parfois superbe par ses envolées lyriques et mystiques. Et surtout, ce personnage, et cette histoire complètement chelou et intrigante qui finit par nous laisser sur le carreau, comme le héros.

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