Auprès de ma nationale

Vous êtes peut-être déjà passés par la N7 ? Les caravanes que l'on peut y voir sont celles des prostituées qui y offrent leurs services.
Elles ne ressemblent que de loin à Julia Roberts dans Pretty Woman, car on est (presque) dans la vraie vie. L'établissement que l'on vous cache, au large de la Nationale 7, c'est un foyer catho d'handicapés. Mais tant qu'on le voit pas, tout va bien.

Plus modeste, et tout aussi réaliste (peut-être même plus puisque tiré d'une histoire vraie…) que des films (rares) comme l'Eveil ou Vol au dessus d'un Nid de Coucous, Nationale 7 traite l'histoire de cette partie de la population qui ne nous concerne que lorsqu'on y appartient ou que l'on est impliqué dans sa vie.
Cela n'a pas empêché le réalisateur d'en tirer un film poignant avec un sacré arrière-goût d'authenticité.

René est myopathe, d'humeur perpétuellement exécrable, et sa particularité tient à capacité très développée de mettre à bout (de nerfs) du personnel médical du foyer (féminin en majorité), idem en ce qui concerne ses camarades pour lesquels il est insupportable.

Qu'on lui trouve donc une femme

C'est que René a besoin d'une femme, et les cassettes porno dont il fait la collection n'y changeront rien.
Un prostituée ferait l'affaire. Reste à faire accepter cette solution thérapeutique à l'encadrement…

Sobre, relativement documentaire, fondamentalement humain, N7 tranche dans le vif pour en tirer un morceau de vie singulier.

La solitude, la difficulté de vivre, les rigidités administratives, les difficultés rencontrées par le personnel médical à la fois avec les patients et l'encadrement sont des thèmes que Nationale 7 aborde de façon souvent juste.
Cependant, le parallèle entre l'héroïne ("valide") et René le myopathe, quoique judicieux, est fait de manière un peu maladroite. La recherche de l'émotion à tout prix est parfois un peu lourde.

Un film souvent bouleversant malgré ses imperfections.