Ils ont l’air tellement mignons ces deux tigres qu’on aurait envie de leur faire de gros câlins, mais bon, c’est comme pour les ours blancs, l’apparence est trompeuse. Jean-Jacques Annaud reproduit ici avec beaucoup de talent ce qui avait fait le succès de « L’ours » en 1988, avec en toile de fond un scénario qui mime avec pas mal d’habileté les vieux bouquins de récits exotiques des colonies.
C’est une vraie belle histoire à la Disney avec deux frères tigres qui sont séparésde leur mère par le destin alors que leur père est tué par un chasseur (Guy Pearce, sooo sexy). L’un des tigres est recueilli par le chasseur et construit un lien aussi fort qu’éphémère, avant de se retrouver dans un cirque, et d’être complètement brisé par la captivité et le dressage. L’autre tigre finit par être adopté par le fils de l’administrateur français qui nourrit un amour débordant pour l’animal. Mais les aléas amènent ce tigre à rejoindre la ménagerie d’un prince asiatique. Bien sûr, ils se retrouvent, et puis évidemment ils se reconnaissent. Bien sûr, les tigres n’oublient pas leurs maîtres respectifs, mais ces derniers leur rendent finalement la liberté en ayant beaucoup appris sur la nature des choses et des êtres. Alléluia !
Les images des temples d’Angkor et des tigres dans ce contexte sont extraordinaires. Et de toute façon, le film vaut déjà son pesant de cacahouètes pour la manière dont sont filmés les deux fauves. Par contre, il ne faut pas être allergique à l’anthropomorphisme. Mais même sachant ce penchant d’Annaud, j’ai tout de même eu du mal avec les expressions des tigres, avec tous les cris et feulements « trop » expressifs, trop humains, et une histoire où les comportements animaliers sont décryptés avec une philosophie très humaine, et même très hollywoodienne.