Un film de Sofia Coppola
Pays d'origine USA
Durée 1h42
Sortie en France 07/01/2004

Avec
Bill Murray (Bob Harris)
Scarlett Johansson (Charlotte)
Giovanni Ribisi (John)
Anna Faris (Kelly)
Akimitsu Naruyama (Akiko Takeshita)

Scénario Sofia Coppola
Musique Brian Reitzell et Kevin Shields
Production Sofia Coppola
Distribution Pathé Distribution




 

Lost in translation
 
 

12/01/2004
Je suis assez circonspect sur ce film, mais je crois c’est avant tout lié au fait que je m’attendais à autre chose. Il y a certains aspects qui m’ont beaucoup plus et amusés, et d’autres qui m’ont plutôt agacés. A voir la bande-annonce, j’avais d’abord pensé que le film irait volontairement dans la caricature pour faire rire, et que les deux protagonistes se mettraient d’accord pour s’enfuir de la ville, donnant lieu à quelques scènes burlesques. En fait, je me trompais carrément.

Bill Murray est un acteur qui vient au Japon pour une semaine afin d’y tourner une pub pour un whisky. Il y fait la rencontre de Scarlett Johansson (ça y est je me souviens, c’est la gamine de « l’homme qui murmurait à l’oreille des chevaux ») qui est aussi seule et perdue que lui dans cette ville. Elle a beau accompagner son mari photographe, et tenter de visiter les environs, elle est seule et prostrée par cette ville qui ne lui apporte qu’ennui et vacuité. Lui est irrémédiablement seul et incompris, à la fois par les japonais (avec des scènes d’incompréhension assez cocasses) et aussi par sa femme, restée aux US.

Sofia Coppola excelle à filmer la solitude et l’incommunicabilité dans cette ville de néons fluo et de suractivité qu’est Tokyo. J’ai beaucoup aimé les mouvements de sa caméra et son rapport aux comédiens, ainsi que les détails des plans. Le film est aussi réussi que « Virgin Suicides » sur le plan esthétique et musical, c’est un petit bijou de sensibilité et de langueur urbaine.

Néanmoins, j’ai été rebuté par la caricature exacerbée des japonais, et un fait en particulier. En effet, les personnages ont l’air de s’étonner qu’on leur parle en japonais et que les gens ne comprennent pas l’anglais. Cela m’a étonné que Sofia Coppola ait adopté un tel traitement interculturel. Je comprends la détresse, l’angoisse et l’extrême solitude générées par l’incommunicabilité qui engonce les héros, et c’est même souvent assez drôle dans le film, mais cela a fini par m’exaspérer de voir qu’on ne sortait pas trop du cliché. Et comme elle n’a pas non plus abordé en détail les intrigues des deux personnages (seulement une ébauche de désordres familiaux et relationnels), je suis resté sur ma faim, et n’ai pas compris le fin mot de l’histoire. Donc je suis un peu frustré de ce film qui présageait beaucoup de plaisirs, et qui finalement a eu, pour moi, l’effet d’un pétard mouillé.

.::Matoo
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