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Après avoir découpé rétrochronologiquement en cinq parties la période allant du mariage à la rupture, François Ozon s'intéresse à un autre moment de la vie, celui qui démarre à l'instant où on vous annonce que vous souffrez d'un cancer généralisé incurable. L'ambiance sera plus lourde, forcément. .::Oli blog
Ne pas rester seul Cette fois, Ozon découpera l'expérience de l'individu en deux étapes se succédant tout en douceur: la rupture, puis la réconciliation. Sous le choc, on n'ose pas en parler, on préfère se fâcher avec les autres, histoire de se détacher lâchement plutôt que d'avoir à affronter une vérité due aux intimes. Mais une fois qu'on est en rupture avec tout le monde, il faut bien se ressaisir, et c'est l'étape de la réconciliation, avec ou sans annonce de la vérité d'ailleurs. On peut continuer à cacher les choses, mais on ne peut pas rester seul. Cette jolie analyse, Ozon [je me rends compte à l'instant de la signification de son nom de famille en allemand... = ozone] l'illustre de façon ozonienne: du gay (même du sexe gay, là!), une musique choisie avec soin (mais pas avec son Philippe Rombi habituel), et une histoire assez dense - même si l'intrigue est chétive - pour qu'on ne s'ennuie pas une seconde et qu'on reste là à suivre l'histoire avec plaisir, avec plus ou moins d'empathie, mais jusqu'au bout. J'ai d'ailleurs trouvé la fin particulièrement réussie. Exceptionnel Melvil Poupaud Matoo me dit que Melvil Poupaud est hétérosexuel. C'est donc une belle performance d'acteur de sa part, je sais pas si j'aurais pu en faire autant. Un sexe en érection à un moment: le sien, ou un faux? Valéria Bruni-Tedeschi est par contre un peu trop Valéria Bruni-Tedeschi, un peu trop Emmanuelle Devos, un peu trop inapprochable pour qu'on puisse l'apprécier. Jeanne Moreau, pour sa part, magnifique et chaleureuse: son apparition aux côtés de Melvil Poupaud réussit carrément à la scène. Bref, c'est bien pensé, bien construit, bien filmé, bien accompagné par la musique, bien joué, et ça m'a bien plu. A voir à deux, calmement. |
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