Un film de François Ozon
Pays d'origine Fr
Durée 1h25
Sortie en France 30/11/2005

Avec
Melvil Poupaud (Romain)
Valeria Bruni-Tedeschi (Jany)
Jeanne Moreau (Laura)
Daniel Duval (le père)
Marie Rivière (la mère)
Christian Sengewald (Sasha)
Louise-Anne Hippeau (Sophie)
Henri de Lorme (le toubib)
Walter Pagano (Bruno)
Ugo Soussan Trabelsi (Romain enfant)

Scénario François Ozon
Production Fidélité Productions
Distribution Mars Distribution




 

Le temps qui reste
 
Pas plus que ça
 

04/12/2005
Autant j’avais aimé « Sous le sable » qui pourtant était un film plutôt contemplatif et introspectif, autant je n’ai pas été totalement emballé par celui-ci. Malgré une superbe photo et de bons comédiens, je n’ai pas vraiment aimé l’histoire et n’ai pas accroché aux rapports humains et intimes pourtant habilement mis en exergue. J’y vois pourtant beaucoup de qualités, mais manifestement je n’ai pas eu de déclic.

Magnifique Poupaud

Le magnifique Melvil Poupaud, magnifié par l’œil d’Ozon qui devait le trouver aussi beau que nous, est un photographe de mode homo, assez connard dans le genre, qui apprend soudainement qu’il va mourir d’une tumeur maligne dans les trois mois. On suit le personnage jusqu’au bout de son existence raccourcie par la maladie, dans son rapport avec sa famille, son petit ami et certaines préoccupations existentielles.

J’ai bien aimé le personnage de Poupaud qui n’est pas le petit pédé lisse et convenu auquel on n’aurait pu s’attendre, mais une bonne pédale hautaine et une connasse de première avec sa famille et ses relations. De même, ses réactions lorsqu’il apprend son agonie prochaine sont finement interprétées par le comédien, et rendues par les plans d’Ozon. Ce dernier qui filme toujours aussi bien, on retrouve un goût esthétique aussi léché et raffiné. Romain (Melvil Poupaud) vit comme il le peut ses dernières semaines, et tente de trouver une manière de se comporter face à son entourage.

Le film a cette qualité de ne pas tomber dans le pathos, de ne pas jouer les tire-larmes ou la mièvrerie, pour mieux nous entraîner dans cette inextricable fin de parcours. Un cheminement rectiligne et inexorable qu’emprunte Romain avec une sobriété dérangeante et digne à la fois.

Pas toujours crédible

Mais les attitudes des parents et du personnage à ses parents, la frangine, la grand-mère (Jeanne Moreau ressemble quand même de plus en plus au docteur Zaïus - lifté - dans la planète des singes !) ou la rencontre inopinée et capillotractée avec Valéria Bruni-Tedeschi ne m’ont vraiment pas convaincu. Je ne sais pas… pas vraiment crédible, trop convenu finalement.

Il reste un film à la réalisation impeccable et à l’image d’une saisissante beauté, mais pas plus que ça. Il me semblait que « Sous le sable » explorait le deuil avec une pertinence hallucinante et un foisonnement de sentiments et sensations. Et tout cela par un battement de cil ou un regard, une manière de filmer, des petits riens qui font beaucoup. Mais là, je n’ai pas perçu autre chose qu’une description prosaïque et un peu stérile, sans relief. Je ne dis pas que le film est mauvais, mais un peu décevant par rapport à ce que j’attends d’Ozon (dont je suis fan depuis longtemps).

:: Le blog de Matoo ::

.::Matoo
©Chroniscope : 2000-2024
Conception/design : Jean Bernard | Programmation PHP/Mysql : Fabien Marry | Articles : Sophie | Martin | Anne | Sébastien | Jean | Fabien | Oli | Dan | Samuel | Virae | Antoine
Les avis exprimés sur le site n'engagent que leur(s) auteur(s) | Mentions légales