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![]() Une réflexion poussée Ma crainte, avant d'aller voir ce film, c'était de tomber sur un film misérabiliste, un OGM de Guédiguian, Depardon et Loach dépressifs. Mais bon, 7 récompenses aux Goyas espagnols, et surtout l'avis positif de PH m'ont convaincu d'y aller. Et tant mieux. Je n'ai pas vu de film misérabiliste. J'ai vu un film intelligent, qui disséquait en profondeur les tourments de la femme battue, en consacrant peu de temps aux scènes de violence en elles-mêmes, mais en s'attachant surtout à représenter de la façon la plus exhaustive possible ce que peut ressentir cette femme, comment elle peut agir, et comment le vit son entourage (le fils, la mère, la sœur, les collègues). Les séances de psychologie en groupe des hommes violents sont tout aussi intéressantes, et implacables. Un film très réussi à mes yeux, et qu'il fait bon avoir vu, non pas pour un message moralisateur emmerdant, mais pour toute la réflexion qu'il induit dans le spectateur, pour sa façon de me parler, moi tranquille dans mon fauteuil. Zapatero résonne en écho L'action de Zapatero résonne en écho de ce film. Alors qu'Aznar avait gagné ses dernières élections grâce au message anti-immigration marocaine, son discours populiste et abject (comme son copain australien Howard, si on veut faire la tournée des paradis machistes gouvernés par des caniches de Bush) n'a pas marché cette fois-ci, Zapatero a su profiter du réveil citoyen miraculeux pour mettre en place un projet de loi pour venir concrètement en aide aux femmes battues (plus d'une femme assassinée par semaine en Espagne, et Marie Trintignant qui peut célébrer cette semaine le premier anniversaire de son rappel à Dieu...). Parce que ce premier ministre a compris que c'était la mentalité des Espagnols qu'il fallait changer, et que c'était vraiment devenu prioritaire. Parce qu'on ne peut pas diriger un pays qui laisser des dizaines de milliers de femmes se faire bastonner, aussi invraisemblable que ça puisse paraître au Partido Popular. Il est donc heureux qu'un film très intelligent coïncide avec ce mouvement pour faire évoluer les mœurs et ne plus considérer la femme comme subordonnée. Pas un film moralisateur, mais un beau film. |
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