Un film de Quentin Tarantino
Pays d'origine USA
Durée 1h52
Sortie en France 26/11/2003

Avec
Uma Thurman (La Mariée alias)
Lucy Liu (O-Ren Ishii alias)
David Carradine (Bill)
Michael Madsen (Budd / Sidewinder)
Daryl Hannah (Elle Driver)
Vivica A. Fox (Vernita Green alias)
Julie Dreyfus (Sophie Fatale)
Chiaki Kuriyama (Gogo Yubari)
Gordon Liu (Johnny Mo)
Michael Parks (le shérif)

Scénario Quentin Tarantino - Uma Thurman
Musique RZA
Production Lawrence Bender
Distribution TFM Distribution




 

Kill Bill volume 1
 
De vrais Yakuza au féminin
 

03/06/2004
Tarantino est tout de même un tantinet mégalo. Il le dit en gros et à renfort d’effets et de musique, avec placardé en plein milieu de l’écran pendant le générique : « LE QUATRIEME FILM DE QUENTIN TARANTINO ». Mais il est difficile de critiquer plus avant le type qui m’a donné du plaisir pendant 1h52. Néanmoins, ce n’est pas un Tarantino classique à deux égards. D’abord, le scénario est du genre primitif… « elle doit se venger en tuant Bill ». Ensuite, les dialogues sont minimalistes alors que le verbeux Tarantino nous avait habitué à des échanges logorrhéiques entre de charismatiques personnages qui finissaient toujours par s’entendre à coups de flingues.

Western et samourai

Comme j’ai vu Zatoïchi récemment, je n’ai pas pu m’empêcher de faire une comparaison. Et autant Kitano a filmé une histoire japonaise avec des réminiscences de cultures occidentales, autant Tarantino a filmé une histoire américaine nourrie d’une intense culture nipponne, qu’elle soit dans le domaine cinématographique ou de l’animation.
Il s’agit bien du talent syncrétique de Tarantino qui mélange les genres avec une manifeste jubilation, qu’il transmet aisément au public. La bande-son est fabuleuse et d’un éclectisme rarement rencontré. Ce film est la rencontre de l’occident avec l’orient, du western et du samouraï (je pense aux « Sept samouraïs » Kurosawa et son remake occidentalisé : les « Sept mercenaires » de John Sturges) , des femmes à la beauté transcendée par une habile caméra et des tueuses impitoyables et cruelles.
Et il mixe le tout pour donner une œuvre pleine de reliefs et de dynamique, les combats aux sabres sont des duels au soleil sur fond de musique de western dans un jardin d’hiver japonais, tandis que le récit de l’enfance d’une des tueuses est narré par la mise en abîme (si si si si, j’ai le droit de le dire là) d’un film d’animation.

Film violent

C’est un film violent, extrêmement violent même, mais finalement drôle et ironique dans l’excessivité. Il utilise des tonnes d’hémoglobine conformément aux films asiatiques desquels il s’est inspiré, ou pour des gens de ma génération, on a l’impression que certaines scènes sont directement issues de « Ken le survivant ». Au début, certaines scènes sont difficiles à soutenir, mais rapidement on émerge dans un monde de manga et de violence à outrance qui confère au film et au scénario un caractère tout à fait improbable, et laisse donc la liberté d’en rire (sinon il vaut mieux quitter la salle comme certains ont fait). Et au final, j’ai donc trouvé que ce film était beaucoup moins violent que « Jackie Brown » ou « Pulp Fiction ».
Les femmes sont les guerrières dans le film, et ce sont des sauvageonnes de chez sauvageonnes ! Elles se saucissonnent, se découpent au sabre ou au couteau, se démembrent pour se venger, et n’ont aucune miséricorde, de vrais yakuzas au féminin que Kitano ne renierait pas.

1h52 sans longueur

Le scénario est minimal dans ce volume 1. Clairement, s’il s’était agit d’un seul et unique film, j’aurais été déçu et l’aurais jugé comme un exercice de style qui manque de souffle et de fond. En fait, c’est un teaser génial, qui se termine en donnant une énorme frustration au public.
Je n’ai pas trouvé que c’était trop long du tout, j’ai au contraire pris cela comme une exquise mise en bouche, et l’opportunité quand on s’appelle Tarantino d’utiliser tout un long-métrage pour simplement poser le décors, les personnages et son univers. C’est pour cela que je suis impatient de voir la suite, et que j’attends d’en avoir encore plein la vue et être autant subjugué par cette approche esthétisante, ce dans quoi il excelle. Néanmoins, le scénario doit prendre plus de consistance et les personnages de nuances.
J’espère qu’il saura allier les qualités plastiques, musicales et scéniques de ce premier volume, avec une histoire et des rebondissements qui me feront exulter de plus belle.

:: lire la critique du volume 2 ::

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