Un film de Laurent Bouhnik
Pays d'origine France
Durée 1h45
Sortie en France 08/01/2003

Avec
Michel Serrault (Louis)
Agnès Jaoui (Marie Collins-Brown)
Nikolaj Coster-Waldau (Anton)
Bérénice Bejo (Olivia)
Clément Van Den Bergh (Louis jeune)
Frances Barber (Betty)
Serge Riaboukine (Maurice)
Valerie Dreville (Henriette)
Pascal Greggory (Le joueur)

Scénario Gilles Taurand et Laurent Bouhnik
Musique Michael Nyman
Production Playtime
Distribution MK2 Diffusion

Le DVD
Zone2

D'près l:
Stefan Zweig
Sorties DVD:
Sorties DVD



 

24 heures de la vie d'une femme
 
Trahison de l'oeuvre
 

19/08/2003
Pourquoi adapter Zweig sur grand écran ? Mon enthousiasme pour l'adaptation de la nouvelle de l'auteur autrichien s'est retrouvé désarmé par cette question pleine de suspicion ?

Je pourrais vous dire que l'oeuvre de Stefan Zweig mérite la publicité que lui procure le film. Ce dernier nous offre avec 24h de la vie d?une femme un bel hommage au génie, nous apporte une histoire superbement écrite sur un plateau. Je pourrais aussi vous dire que cette adaptation nous donne une folle envie de découvrir ou redécouvrir, de lire ou de relire Zweig. Tout cela est vrai.

Pourtant au delà de l'adaptation il y a aussi un film, qui ne peut se substituer à l'oeuvre originelle. Un film qui existe par lui-même, un joli film, même.

A travers les souvenirs d'un vieil homme, le récit à une jeune inconnue de la passion furtive d?une femme du monde pour un joueur de casino invétéré.


Laurent Bouhnik a travaillé avec Gilles Taurand sur l'écriture du scénario pour finalement mêler 3 époques et voguer de l'une aux autres avec élégance et poésie. Cependant si l'histoire de Marie Collins Brown (jouée par Agnès Jaoui) est admirablement mise en images, les souvenirs de Louis adolescent semblent parfois un peu longs, malgré la beauté contemplative des images?
Les scénaristes ont choisi d'étoffer les souvenirs d'adolescence de Louis, situés en 1935, et de transformer la fugue amoureuse d'une inconnue en drame familial, poussant ainsi Marie Collins Brown a dévoiler son secret pour aider Louis à comprendre et pardonner le comportement de sa mère infidèle.
Si cette trahison sert l'équilibre précaire du film, elle ne travestit pas moins le sens réel de la confession de Mrs C. dans la nouvelle: se délivrer d'un secret trop étouffant, thème cher à Zweig et que l'on retrouve dans d'autres nouvelles, notamment Amok et Le Joueur d'Echecs.

Pourtant le film est réellement prenant et superbe lorsque Agnès Jaoui occupe l'écran. Qu'elle se fasse narratrice de sa passion ratée avec Anton ou protagoniste du récit, le film s'anime alors, atteignant une réelle tension dramatique.

Le film est inégal, mais beau et plaisant.

Lorsque l'écran s'est éteint, j'ai couru acheter, finalement, 24h de la vie d?une femme. Je gage que vous ferez de même (ou que vous vous précipiterez vers votre bibliothèque pour saisir l'ouvrage). Vous auriez tort de vous en priver.


.::Sophie
©Chroniscope : 2000-2024
Conception/design : Jean Bernard | Programmation PHP/Mysql : Fabien Marry | Articles : Sophie | Martin | Anne | Sébastien | Jean | Fabien | Oli | Dan | Samuel | Virae | Antoine
Les avis exprimés sur le site n'engagent que leur(s) auteur(s) | Mentions légales