Un film de Christian Carion
Pays d'origine France
Durée 1h45
Sortie en France 05/09/2001

Avec
Adrien (Michel Serrault)
Sandrine (Mathilde Seigner)
Jean (Jean-Paul Roussillon)

Scénario Christian Carion et Eric Assous
Musique Philippe Rombi
Production Nord-Ouest Productions / Studio Canal / Artémis Prod / Rhône-Alpes Cinéma /
Distribution Mars Films




 

une Hirondelle a Fait le Printemps
 
 

14/10/2001
Sandrine approche la trentaine, s’ennuie ferme dans sa vie de future ex-jeune parisienne dynamique. Diplômée en informatique et dispensant des formations sur Internet, elle aspire néanmoins a une vie moderne a l’ancienne, et a respirer le bon air frais de la ferme. De toute manière, son rêve, c’est d’être paysanne, alors pourquoi ne pas tout quitter pour vivre selon ses désirs ? Le cap de la trentaine en vue, Sandrine passe donc son BEP.

C’est quoi ta vie ?
Merde a la rengaine « Métro, Boulot, Dodo » qui, bien que datée et éculée, reflète parfaitement le style de vie de nombre de nos contemporains (citadins en tout cas), a modifier selon les variables réelles (bus, voiture, train, tram), a coloriser si besoin est (pollution, pots d’échappements nauséabonds, odeurs rebutantes…). La morale de cette histoire pourrait donc être : si t’en as marre de respirer de la merde, vas donc te frotter a de la naturelle, ça pue autant mais celle-la ne peut pas te faire de mal (cela dit, cela doit dépendre de l’usage qu’on en fait…).

Il est bien ce film de Carion.
Un mélange d’authenticité muée par le respect aux paysans et la tendresse pour le monde rural s’insinue au travers des images. La camera s’attarde sur le paysages, et sur les personnages. Une hirondelle, c’est un film consciencieux et juste, avec une charpente linéaire mais bien construite. Ca peut déplaire, ou pas. Le choix du cheminement contribue cela dit au réalisme du film. On ne devient pas paysan en 2 clicks de souris. La ferme, même si cela va paraître un lieu commun, ce n’est pas les vacances. Certes on s’en doutait mais en nous le montrant, le personnage de Sandrine y gagne en épaisseur.

Les bêtes, le fromage, le ciel et les gens… Au-delà du panorama, Carion filme avec une belle touche d’émotion les relations entre Sandrine et Adrien (le toujours convaincant Michel Serrault dans le role du paysan qui cede sa ferme avec reticence, normal), la Petite et le Vieux, la citadine et le veuf endurci de la campagne, aux rapports étrangement filiaux. Et puis il y a le meilleur ami d’Adrien, Jean, sa Volvo et son chien, celui qui est reste après ce qu’Adrien appelle son « coup dur » alors que les confrères l’ont lâché, ce qui permet d’aborder non seulement le problème sensible de la vache folle, mais aussi et surtout la fausse solidarité, l’hypocrisie de ces « collègues », et l’amitié réelle.

On admire Serrault, parce qu’il est bon. On apprécie Seignier, parce qu’elle est bien. Du coup, on aime encore plus le film.

Comme son prédécesseur François Dupeyron, Carion pose la question : C’est quoi la vie ? Peut-on vivre à la ferme aujourd’hui ? Et pour d’autres, peut-on ne pas y vivre ? Le choix habile d’une femme renouvelle également la question, que Serrault pose de façon assez explicite : une femme peut-elle vivre seule a la campagne. La réponse est peut-être dans le film, chronique réaliste et délicate d’une vie authentique, comme on se plait a le dire. Mais aussi chronique d’une existence dure, considérée comme une alternative parfois, quotidienne pour un petit nombre, ou comme appartenant déjà au passé pour d’autres.

Emouvant.


.::Sophie
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