Un film de Martin Scorsese
Pays d'origine USA
Durée 2h50
Sortie en France 08/01/2003
Sortie Mondiale
2002

Avec
Leonardo DiCaprio (Amsterdam Vallon)
Daniel Day-Lewis (William - Bill Le boucher -)
Cameron Diaz (Jenny Everdeane)
Jim Broadbent (William Tweed - boss -)
John C. Reilly (Happy Jack)
Henry Thomas (Johnny Sirocco)
Brendan Gleeson (Monk McGinn)
Roger Ashton-Griffiths (P.T. Barnum)
Lucy Davenport (Mademoiselle Schermerhorn)
Barbara Bouchet (Madame Schermerhorn)

Scénario Steven Zaillian - Kenneth Lonergan - Jay Cocks
Musique Bono - Peter Gabriel - Howard Shore
Production Miramax - Cappa Production
Distribution SND




 

Gangs of New York
 
Il était une fois en Amérique
 

24/01/2003
Après plus d’une année de rumeurs, le nouveau film de Scorsese est enfin visible sur les écrans français et crée l’événement du début 2003. La combinaison, réalisateur prestigieux + gros casting + promesses d’action et d’émotion, s’avère toujours aussi payante et assure un large succès critique et public au film. En effet, difficile de résister à l’appel de ce « Gangs of New York », que Scorsese porte en lui depuis 25 ans et dont les principaux rôles sont tenus par les nouvelles coqueluches hollywoodiennes.
Chacun est censé y trouver son compte, le cinéphile exigeant, curieux de découvrir une page méconnue de l’histoire américaine et le spectateur lambda, amateur de Leonardo Di Caprio et Cameron Diaz.

Oedipe à New York

Et alors qu’en est-il vraiment ? La question reste finalement posée au terme de la séance tant le souffle épique qui parcourt le film ne balaie pas toute réserve, loin s’en faut. Indiscutablement, on vient d’assister à une page de cinéma, un film est passé, se dit-on au moment du générique final. Mais le côté très carré et très prévisible de l’intrigue, le manque d’épaisseur du scénario constitue un handicap difficile à occulter.
L’histoire tient en une phrase, un jeune homme (Leonardo Di Caprio) cherche à venger son père, assassiné sous ses yeux 16 ans plus tôt, par un chef de gang rival (Daniel Day-Lewis), désireux d’affirmer à New York, la suprématie des américains d’origine sur les nouveaux immigrés européens. Le tout mêlé à une histoire d’amour assez peu crédible avec une jeune pickpocket (Cameron Diaz). On voit arriver d’assez loin l’affection quasi paternelle de Bill le Boucher sanguinaire pour ce garçon mal dégrossi, débarqué de nulle part puis leur inévitable affrontement.

Le nouveau Monde

Mais derrière ce scénario de western archi-classique, Scorsese veut nous faire sentir l’accouchement au forceps d’une ville-monde, phare et symbole de l’Amérique émergeante et métissée, encore engluée dans la Guerre de Sécession mais bientôt prête à rayonner sur la Terre entière grâce à son melting-pot. Le cinéaste nous peint pendant trois heures une fresque pleine de personnages hauts en couleurs, aux frontières du Bien et du Mal, notables aux mains pleines de sang ou petites frappes en quête de reconnaissance.
On peut voir « Gangs of New York » comme un feuilleton populaire, en vogue à la fin du 19ème siècle, rempli de figures simples, plein à ras bord de sentiments peu nuancés et de morceaux de bravoure. Il s’agit bien de la force et de la limite du film. On peut être impressionné par les reconstitutions de batailles et par les numéros d’acteurs, prêts à se lancer dans d’invraisemblables défis pour défendre leur honneur. Mais on peut aussi ressentir de la lassitude devant tant de cabotinage et devant la description plutôt caricaturale des rivalités de ces gangs, qui font plus penser à Intervilles qu’à la naissance douloureuse d’une civilisation.

Scorsese, le chant du cygne ?

Si le spectacle fourni peut justifier un tel film, on ne peut s’empêcher d’avoir une pensée nostalgique pour l’œuvre antérieure de Scorsese. Seul cinéaste, avec Clint Eastwood, à être encore au cœur du système hollywoodien de production à très gros budget, tout en proposant un univers personnel, l’italo-américain semble indéniablement sur le déclin depuis le très beau « Casino ». Ses obsessions catholiques deviennent véritablement étouffantes et son lyrisme tourne au pompier. « Gangs of New York », son projet intime sur l’histoire de SA ville, si attendu par les spectateurs du monde entier, en constitue la preuve supplémentaire.

.::Samuel
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