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![]() Nouvelle Angleterre, 1799. Le fantasque inspecteur Ichabod Crane est dépêché de New York (à titre de sanction) pour démasquer le mystérieux assassin qui sévit à Sleepy Hollow et compte déjà 3 têtes à son actif. Partisan pourtant farouche du rationalisme, notre homme aura tôt fait d'abandonner ses certitudes (disons plutôt que ce sont ses certitudes qui vont l'abandonner) pour plonger dans le monde furieusement sorcier de la sombre bourgade. Du Burton en barre (dorée) ! Crépusculaire à souhait, ensorcelant et poétique, méchamment drôle, le dernier Burton est un véritable bijou. Emerveillés on suit Crane dans sa quête naïve du meurtrier de chair et d'os, on le précède quand il fuit le cavalier sans tête. Les décors sont purement impressionnants. Et le film nous ensorcelle avec notre consentement docile et rêveur, tel un tableau, avec le même pouvoir qui nous hypnotise, mais merveilleusement évolutif. Le scénario est délicieusement alambiqué : classicisme au vu du schéma typique du film fantastique ? Peut-être, mais Sleepy Hollow est avant tout magique. Le monde est hautement Burtonien, l'humour à son image, c'est-à-dire noir, et miraculeusement l'alchimie opère. C'est avec délectation que l'on retrouve Johnny Depp dans le rôle principal, un Depp décidément étonnant, tour à tour émouvant, au bord du ridicule, héroïque, apeuré, et toujours avec cette même innocence. Christina Ricci et Christopher Walken, ainsi que tous les seconds rôles méritent des fleurs (sans épine) : l'interprétation est ensorcelante ! C'est peut-être parce que Burton à su donner de l'épaisseur à ses personnages, toujours ambigus, doubles. Apparence, réalité, ou plus précisément magie et réalité se disputant la vedette, et ces 2 perceptions sont tour à tour égratignées, adroitement... Une légende superbement mise en image ! |
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