Un héros qui porte un nom de thé (Wulong), un roman qui s'appelle riz, bien sûr, encore un livre chinois sur ma table de chevet (enfin ma tablette de train, en fait). Alors oui, le titre n'est pas super sexy, quand on me demande ce que je lis et que je montre la couverture, en général, j'ai affaire à une moue poli mais inintéressée. Et pourtant, ce livre se lit sans problème en une ou deux traites, sans jamais emmerder le lecteur avec des considérations qui n'intéresseraient qu'un auteur mal traduit.

L'ascension de Wulong

Déjà, c'est traduit par Noël Dutrait, le traducteur de Gao Xingjian, hé! Et puis c'est vraiment ce que j'appelle une histoire, à la différence d'un roman qui serait davantage un exercice littéraire. L'histoire de Wulong, pauvre hère débarqué de son village des Érables à la ville, pour y fuir la famine de la campagne. Sa rencontre avec une boutique de vente de riz. Et son ascension irrésistible, allant de paire avec sa corruption. Car c'est d'abord un sale type, un type qui a la haine et qui va faire payer au monde son infortune, pour se venger sans jamais s'arrêter.

Sex, sang et larme

Un peu de sexe, de sang et de larmes, mais c'est pas non plus du Murakami, la Chine du début du XXe siècle n'est pas Tokyo. Ça a un côté plus champêtre, plus pittoresque, avec un langage très cru et tout ce qu'il faut de putes et de déviation sexuelle pour en faire un bon film. D'ailleurs, l'auteur, Su Tong, est aussi l'auteur d'Épouses et Concubines, ZE succès de Zhang Yimou qui a fait connaître Gong Li au monde entier ainsi qu'à L'Oréal. Donc il sait y faire, et ça se retrouve dans ce ptit roman de 300 pages qui se lit comme un roman de gare.
Chuis pas mécontent de mon achat au Salon du Livre. Surtout qu'en prime, j'ai eu une dédicace