Machida Ko est une rock star au Japon. En 2000, il publie son premier livre, Charivari (Kire Gire). Et emporte le Goncourt nippon pour ça, le Akutagawa. Ben mon cochon!...

Un paumé bien paumé

Le narrateur du livre est un habitant de Tokyo, la trentaine, un peu cynique ou aigri sans doute, se sentant une vocation de peintre, et marié à une serveuse qui ne lui plaît pas vraiment et que de toute façon il côtoie à peine. Sa vie est un peu bordélique, un peu glauque, suffisamment trouble pour que quand il parle de ses rêves, on ne sache pas toujours s'il s'agit d'un rêve ou de la réalité. Il est paumé en tout cas. Bien paumé. Et marrant à lire.

Un livre space

Les dialogues ont un côté très spontané, djeunz pour les mots utilisés, mais en moins immature, ça rappelle presque du Gabin, c'est pas toujours facile à comprendre mais chapeau au traducteur. Et puis surtout, ils font pas du tout japonais. Même si ça parle de daikokuten ou de fukusuke, ça cite aussi Camus ou Balzac, ça parle en francs et en anglais. Laissez vos connaissances de la culture japonaise sur le paillasson, elles ne vous serviront à rien, ce Tokyo-là, vous ne le connaissiez pas. Bon et puis ce livre, c'est un joyeux bordel, le titre est bien trouvé.
Même qu'on a parfois du mal à suivre ce qui se passe, et qu'on accélère un peu la lecture sur certains paragraphes un peu trop lourds/pénibles/longuets. Mais je pense pas que l'auteur nous en voudrait. Pour avoir écrit ça, il doit être cuité un jour sur deux. Alors normal qu'il nous fasse partager un peu de son mal de crâne.

Donc un livre space, pas bien long (120 pages), sur un mec paumé mais marrant. Juste un peu difficile à lire, quoi.