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Autobiographique, fort, sincère
Le titre du film reflète une grande qualité de ce long-métrage écrit et réalisé par José Giovani : la sobriété.
Mon Père, c'est l'histoire du Père de l'auteur-réalisateur, et la sienne. L'histoire d'un homme qui se bat pour garder en vie son dernier fils, gangster par influence condamné à la peine capitale dans la France d'après-guerre (39-45).
L'histoire d'un homme a priori ordinaire qui se révèle extraordinaire dans la nécessité, avec l'humilité, la discrétion de ceux qui préfèrent les actes (toujours utiles) aux mots (parfois futiles ou trop difficiles à prononcer).
La réhabilitation du père dans la mémoire du fils ou une recherche de rédemption
Jamais le récit n'aura été important dans un film. La voix off qui nous guide tout au long du film, empreinte de regret et plus encore de nostalgie ne fait que justifier ce dire. L'histoire, donc. Giovanni raconte l'histoire de son père joueur par habitude, par nécessité, parce que jouer est ce qu'il fait de mieux. Grâce à cet étrange métier il obtient l'argent destiné à la révision du procès qui a condamné son fils à mourir.
Mon Père est plein de finesse, de justesse mais aussi et surtout exprime toute l'incompréhension et la maladresse qui ont caractérisé la relation virile et tortueuse entre les deux héros.
Giovanni se fait le narrateur de l'injustice de ses sentiments vis-à-vis de ce père dont chacun rêverait dans cette situation extrême.
On apprécie le rythme du film, le travail de l'image, la sobriété de la réalisation, la justesse des acteurs, leur jeu "vrai".
Un joli film.
A ne pas louper.
.::Sophie |