L'histoire

Jenna est une petite adolescente américaine de 13 ans en proie à ze question qui hante les jeunes ados occidentales de l'ère moderne: comment vais-je me faire accepter dans ce groupe de filles super cools et top mode du collège? Comment est-ce que je peux devenir intéressante moi aussi? Comment est-ce que je peux faire pour que Chris s'intéresse à moi? Le beeeeauuuu Chris, et sa coupe de cheveux à la Hansons, et pas ce Matt qui est bien gentil avec moi, mais qui est pas très mignon, et un peu nerd avec son appareil photo toujours autour du coup. Drame des années charnières entre l'enfance et l'adolescence, entre Barbie et Nolwenn, entre le fanta et la bière, entre Noël avec les parents et la révolte rebelle et sexuelle.

Je veux être sexy !

Le rêve de Jenna, c'est d'avoir 30 ans, d'être sexy, et de bosser au magazine de mode Poise. Rêve qui va se réaliser lorsque de la poudre magique va tomber par accident sur Jenna. La voilà rédactrice chez Poise, collègue de Lucy - l'ex-leader du groupe de jeunes filles dont elle voulait faire partie. En plus, elle est sexy, sort avec le mec au plus beau cul de l'équipe de hockey de New York, elle a 825 paires de chaussures et Madonna l'invite quand elle veut prendre une margarita avec elle. Mais bien sûr, à se retrouver brutalement à l'âge de 30 ans, elle est paumée, et cherche à savoir ce qu'il lui arrive. En retrouvant Matt, pour qu'il lui explique (il doit bien avoir besoin d'une journée, le pauvre, elle en tient une couche faut dire...). Le Matt qui est entretemps devenu un beau brun ténébreux, qui fait de très belles photos. Et est fiancé.

Clichés faciles

Comme tout est téléphoné dans ce film, vous imaginez très bien la suite (indice: happy end et family values). De toute façon, c'est pas le but du film de vous faire réfléchir. Sauf si vous avez 13 ans et êtes 'achement influençable par des messages de 2nde classe transmis par votre idole de Alias (Jennifer Garner qui joue Jenna) ou Mark Ruffalo (le beau brun ténébreux de la lavomatique de Ma Vie Sans Moi). Ce qui compte, c'est d'avoir un catalogue de clichés faciles (et donc facilement compréhensibles) sur les angoisses de l'adolescente qui a des soucis que t'imagines même pas. Faut dire, elle a pas encore l'âge de se dire "be yourself" comme tout le monde. Alors répétons lui trente fois.

Chacun ses repères

Pour le spectateur adulte, on va plutôt chercher à se payer la tête de ces ados-là en reprenant certains gimmicks: les pyjama-parties, les phrases philosophiques à la "love is a battlefield", et les goûts si particuliers en terme de choix des couleurs des habits.
Pour l'ex-"jeune adulte", une dose de nostalgie avec les références aux bonbons du bon vieux temps (en France, on a les mistral gagnant pour ça).
Pour le vieux parent oublié de ses enfants, on mettra des images de retrouvailles larmoyantes et infantilisantes. Pour le jeune ado complexé, on fera en sorte que le mec mignon en chie plus tard et devienne super laid. Et pour le mélomane, on mettra même une pointe de Canon de Pachelbel par Richard Clayderman lors du dénouement final. Après on dira encore que ce film ne vise pas un large public, hein? C'est pas du grand art, ça?

Freaky Friday pour demeurés

"30 Ans sinon rien" est un film léger. Très léger, pas du genre à vous assomer un neurone. Une teenage comedy à faire passer Freaky Friday pour du Patrice Chéreau. Mais pas chiante pour autant (allez, une petite longueur à un moment, pas plus). Les deux acteurs jouent très bien (de toute façon, sauf à lui mettre une perruque et des lunettes de soleil, Mark Ruffalo jouera toujours très bien le beau brun ténébreux, quoi qu'il fasse, mais Jennifer Garner a très bien compris ce qu'on lui demandait de faire, elle est impeccable).
Le scénario est dépourvu d'originalité, mais je pense qu'il n'a même pas chercher à s'en pourvoir en fait, donc on va pas le lui reprocher non plus.
Faut y aller de bonne humeur, avec des amis, le weekend. Et en fait, pour un film de ce genre, j'ai plutôt aimé.