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L'histoire
Dans une petite ville de Corée, dans le milieu des années 80, des femmes sont tuées à quelques semaines d'écart. Il semblerait qu'elles soient toutes jolies, portant du rouge, et tuées les nuits où il a plu. L'équipe locale de fanfarons policiers n'arrive à obtenir le coupable qu'à force de bastonnades de suspects finalement innocents. Mais un inspecteur venu de Séoul rejoint l'équipe d'enquêteurs policiers, et va appliquer des méthodes un peu plus rigoureuses pour mettre fin à la série de meurtres.
Un suspens entretenu
Memories of Murder est un film étonnant et atypique. Il fait ressentir des émotions très variées au spectateur, oscillant entre l'humour désopilant, comique de situation sur des flics complètement à côté de la plaque. Puis quelques minutes après, nous voilà vissés au siège, avec le suspense angoissant d'une scène de meurtre qui se prépare.
Pas de scène d'horreur, cela dit. Le spectateur est seul responsable de ses émotions, c'est lui seul qui va appréhender la vision du macchabée sur la table d'autopsie, alors qu'on ne va le lui montrer que petit bout par petit bout pour ne pas le dégoûter. Des émotions suggérées, pas imposées.
Et ça marche. Détente, stress, attention captive, parfois un peu d'ennui (au début). Les ingrédients sont fournis, c'est nous-mêmes qui recréons l'ambiance glauque, fantastique ou potache.
Même la fin est presque laissée à la guise du spectateur, en fait. (en fait, si quelqu'un pouvait me dire qui est le meurtrier finalement, je suis pas sûr d'avoir compris, et mon accompagnant de ce soir-là non plus...)
A voir, assurément
Et puis même si c'est un film coréen, inutile d'être un spécialiste pour saisir des références culturelles inabordables. Ce film aurait pu être tourné partout. Même si là, des snapshots de la vie sociale et politique de l'époque sont montrés, avec les manifestations durement réprimées de l'époque, alors que cette démocratie bouillonnait. Petit briefing culturel qui ne fait pas de mal, on en sait davantage sur ce qui rythmait la vie quotidienne des Coréens à l'époque. Mais sinon, on peut voir ce film comme s'il avait été tournée en France, en Belgique ou aux États-Unis.
Avec le plaisir en plus d'une langue et d'une musique exotiques. Très bons acteurs, musique bien utilisée, belles images, scénario où rien n'est couru d'avance.
Un des films à voir cette semaine, assurément.
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