Synopsis
Laurel plaque tout, un beau jour, sur un coup de tête. Il fuit le métro, hèle un taxi, direction l'aéroport, destination Salvador de Baya (1° vol en partance).
Le retour, prématuré, est difficile.
Anouk, adolescente qui a flashé sur lui et suivi de loin ses pérégrinations, décide de poursuivre le voyage là où Laurel a du l'interrompre.
La divine surprise
Tout quitter. C'est le rêve que les 2 héros vont réaliser, chacun à sa manière, chacun selon sa personnalité.
Le sujet est original, les trouvailles scénaristiques efficaces.
Le film s'articule en 2 parties, 2 voyages qui défilent devant nous.
L'opposition entre le périple de Laurel et les aventures d'Anouk est flagrante : pour le premier le départ représente une fuite, pour la seconde le voyage deviendra rapidement une véritable quête.
J'ai aimé particulièrement la manière dont Anouk entre dans le film, timide d'abord, en retrait, tenue à l'étroit dans une vie dont elle n'entrevoit pas vraiment le sens, puis sa manière de prendre possession de l'image, et de sa vie.
Il y a également cette évolution de l'état d'esprit de Laurel, qui apprend peu à peu à assumer son existence.
Rêve d'ailleurs, d'autre chose
Adieu Babylone "matérialise" aussi, d'une certaine manière, ce qui tente tout un chacun à un moment ou un autre de sa vie : lâcher une vie installée d'occidental sédentaire. Peu ont le courage ou la folie de tenter l'aventure.
Peur de perdre ses acquis ? ou de se tromper de chemin ?
Laurel et Anouk ont tenté cette aventure. Pour des raisons différentes. La peur de ne rien accomplir, d'être voué à une existence monotone et morne. Ou l'envie de vivre pour apprendre, expérimenter, "devenir celui que l'on est" aurait dit Céline.
Adieu Babylone a l'intelligence de ne pas tomber dans une prise de position idiote. Et la soif d'apprendre, le désir de liberté et d'accomplissement de soi, l'enthousiasme, le dynamisme, le culot qui se dégagent du film sont réjouissants.
Un coup de fouet !
N.B. : C'est le premier long métrage de Raphaël Frydman (23 ans !) à qui l'on avait proposé de financer la réalisation d'un court et qui a rétorqué (en substance) : "D'accord, mais avec l'argent du court, je ferai un long". Joli coup de poker. D'autant plus qu'après le début du tournage l'équipe est à court d'argent et doit rentrer en France. Le jeune réalisateur monte une trentaine de minutes. Ce n'est pas assez, il a l'idée du personnage d'Anouk (l'histoire était à l'origine basée exclusivement sur Laurel) et s'envole avec Isild Le Besco pour le Mexique (Cf. le site officiel).
Quelle excellente idée !!!
.::Sophie |