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Un film de Jia Zhang Ke
Pays d'origine Chine, Fra
Durée 1h53
Sortie en France 22/01/2003

Scénario Jia Zhang Ke
Production Lumen Films
Distribution Ad Vitam





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Cette oeuvre a été notée 4

Plaisirs inconnus
(Ren Xia Yao)
 
Contes cruels de la jeunesse
 

31/01/2003
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Présenté un peu partout comme le chef d’œuvre asiatique du début d’année, « Plaisirs inconnus », le troisième film du chinois Jia Zhang Ke, ne déçoit pas, bien au contraire. Reprenant les choses là où son précèdent opus, « Platform », les avait laissées, il dresse un magnifique et terrible portrait d’une jeunesse désespérée. Plus de 20 ans après le suicide de Ian Curtis, l’âme maudite de Joy Division, ces « Unknown pleasures » trouvent refuge dans une Chine industrielle désolée, qui ne sait que faire de ses enfants.

Errance ordinaire …

L’intrigue se limite à une longue déambulation d’une banalité cauchemardesque. Deux amis, la petite vingtaine, vivent sans but, si ce n’est celui de mourir avant 30 ans. Leurs occupations principales se limitent à fumer cigarette sur cigarette et à errer en mobylette dans un décor d’apocalypse post-industrielle.

L’un vit encore chez sa mère, ouvrière du textile, symbole d’un passé qui se meurt lentement. L’autre tombe amoureux d’une jeune chanteuse de pacotille pour représentations commerciales minables. Leur union semble aussi dérisoire et tragique que leurs jeunes vies, maigres gouttes d’espoir dans un pays engagé dans une douloureuse mutation. Leur vitalité semble comme éteinte, leur révolte morte née. Ils sont condamnés à être les enfants de Mao et du Coca Cola.
Les pieds englués dans les décombres d’une Chine qui se rêvait guide de la Révolution Prolétarienne, ils fantasment sur l’Amérique. Cela donne quelques unes des scènes les plus réussies du film. Grâce à une poignée de dollars, qui a valeur de talisman ou un DVD de « Pulp Fiction », ils s’évadent de leur morne quotidien. Leurs regards, enfin, s’allument et leurs danses se font frénétiques. Mais plus dure est la chute et quand ils tentent d’imiter ces parodies de films noirs, ils échouent lamentablement, ne parvenant même pas à singer une attitude crédible. Leur fureur de vivre se termine par une panne d’essence.

Pékin organisera peut-être les Jeux Olympiques en 2008 mais n’en finit plus de laisser sa jeunesse dans le bas-côté, loin de l’imagerie officielle d’un régime, qui finira bien un jour par s’effondrer sous le poids de son hypocrisie.

Film extraordinaire

En attendant, les films de Jia Zhang Ke sont toujours interdits dans son propre pays. Cela peut se comprendre tant ils doivent apparaître subversifs et particulièrement dérangeants au pouvoir en place. Espérons que l’impression soit finalement la même pour le spectateur occidental, qui reçoit chaque année un lot assez conséquent de films asiatiques racontant le spleen profond des jeunesses locales. Les premières minutes de « Plaisirs inconnus » peuvent laisser ainsi penser à du déjà-vu : des corps juvéniles qui s’ennuient, une mise en scène contemplative, une lenteur obsédante. Mais, par sa noirceur teintée d’ironie et dénuée de complaisance, ce film va plus loin et tranche singulièrement avec le tout-venant. On ne saurait trop le recommander.


.::Samuel
   
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