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Ode à la communauté
On n’y pense rarement mais c’est formidable une communauté humaine. Je tiens tout de suite à régler leur compte aux mauvaises langues : je ne dis pas ça parce que je suis sociologue licencié (belle façon d’embellir le terre à terre « je viens d’avoir ma licence de socio »).
Les communautés humaines, disais-je, c’est formidable. Des individus vivent ensemble, partagent, mais se détestent, intriguent, se déchirent.
C’est merveilleux les communautés humaines. Si, si. Surtout lorsqu’il existe des statuts différents et que les intérêts divergent.
C’est stupéfiant une communauté humaine. Surtout lorsque s’affronte ceux qui ont et ceux qui n’ont pas.
La copropriété constitue une micro-société, une communauté, dans laquelle les liens entre les individus pourraient constituer une excellente comédie. Justement, c’est ce à quoi s’attelle Rémi Waterhouse après avoir « réglé son pas sur le pas de son père »
Les ingrédients d’une comédie réussie
Rassembler un groupe d’individus ne suffit pas à réaliser une comédie. Il faut des acteurs intéressants et quelques traits de caractères marqués pour que les affrontements puissent exister. Il faut aussi que ces individus disposent de rêves, d’espoirs, que d’autres se feront un plaisir de démolir. Il faut enfin disposer d’une scène sur laquelle se déroulera les affrontements. Le champ de bataille ? Les réunions annuelles des copropriétaires avant Noël dans le café d’un couple homosexuel dont l’un des deux se classerait plutôt dans la catégorie des infidèles.
« Le sida c’est pratique, il n’y a pas à rendre la caution »
Un Darroussin aigri, antipathique et pas sympa à qui l’on refuse de transformer deux appartements en duplex subit un « vieil enfant de l’immeuble » amoureux des belles lettres qui fait une fixation sur une merveilleuse cliche en fonte et ses problèmes de fixation.
Un couple de vieux carrément de droite et homophobe, égoïste et ne pensant qu’à ses intérêts tranche avec la souriante chirurgienne-dentiste qui tente de mettre un peu d’humanité dans cette collectivité.
Ajoutez à cela un foyer pour déshérités « un manteau pour l’hiver », une vieille dame qui refuse de changer sa gazinière qui fonctionne depuis plus de 40 ans, un homme qui ne pense qu’à se taper la belle dentiste et, cerise sur le gâteau, un président de syndic’ dépressif et furieusement incompétent.
Une façon d’aborder avec humour différents types de caractères et de nombreux thèmes comme l’humanité, le partage, l’égoïsme, l’homosexualité qui se termine sur un rappel : « quelque soit ta situation d’aujourd’hui demain tu seras peut-être à la rue ».
Une comédie réjouissante que je vous recommande avec force.
.::Jean |