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Un bon film parmi une foule de bons films
Le plus grand malheur de Wonder Boys (encore que) aura été de sortir à un moment peu propice : celui où les chroniques de succès annoncés (au box office) n'épargne pas les bons films sur lesquels on a peur de miser.
Et Wonder Boys fait partie de ceux-là ?
Oui ! Non ?
Grady Curtis, la cinquantaine menaçante, ronge son frein d'écrivain au succès unique, retentissant, mais unique. Entre l'herbe plus très verte, un étudiant brillant mais inquiétant, une locataire (et de surcroît élève) entreprenante, une maîtresse enceinte, un éditeur spasmodiquement envahissant et une épouse qui le quitte, c'est l'incertitude la plus totale et la menace de crise d'adolescence tardive qui se pointent.
Du Curtis Hanson un peu pâle ?
On a connu Curtis Hanson plus noir !
Les idées scénaristiques sont amusantes, certains passages prêtant franchement à la rigolade, même si le tout est légèrement prévisible.
Oui, on aime rire des malheurs d'autrui, avant tout parce qu'on y retrouve une part de nous-mêmes...
Dans cette comédie parfois réjouissante, ce sont surtout les personnages qui importent.
Tous les personnages !
Le chien aveugle à la dent dur et hostile (on croirait voir le Julius de Pennac dans un autre style !), le mari ennuyeux englué dans les mondanités et le manque de personnalité, l'étudiant allumé, le prof déboussolé, Vernon et sa copine, et par dessus tout l'éditeur excentrique joué par un Robert Downey une fois de plus fabuleux !
Plus drôle et légèrement plus féroce que la réalité, diablement bien interprété, ce film redonne la pêche ! !
Parce que chacun de nous attend sa Fille du pyromane qui n'arrivera probablement jamais, et pour un tas d'autres raisons, je vous conseille d'aller voir ce Wonder Boys !
Le seul regret : la victoire de la morale à l'américaine dont on se serait bien passés...
.::Sophie |